Nabil Dirar, du parc du Cinquantenaire au Rocher de Monaco
Nabil Dirar a grandi dans les quartiers de Bruxelles où il impressionnait déjà. Et il n'a pas oublié d'où il venait puisqu'il est devenu président d’honneur du FC Forest. Portrait.
- Publié le 16-09-2015 à 17h10
- Mis à jour le 17-09-2015 à 07h49
Nabil Dirar a grandi dans les quartiers de Bruxelles où il impressionnait déjà Nabil Dirar, c’est un gamin qui a grandi dans les quartiers de Bruxelles. C’est dans la capitale qu’il a effectué ses premiers pas. Passé par Haren, le Brussels, l’Union et Diegem avant de filer vers Westerlo, d’exploser à Bruges et puis de s’offrir un transfert de prestige à Monaco, Nabil Dirar a tapé ses premiers ballons dans les parcs, comme beaucoup d’autres.
Parmi les jeunes qui ont vu grandir Dirar, on retrouve Kardo Ceza, son ami d’enfance, aujourd’hui devenu son agent. "Lorsqu’il était petit, il ne pensait qu’au ballon. Il venait toujours sonner chez moi pour que l’on aille jouer dans le parc du Cinquantenaire. Je me rappelle d’une fois où il neigeait et qu’il voulait absolument aller jouer", évoque Kardo.
Déjà à l’époque, Nabil faisait étalage de tout son talent. "Il était déjà très fort. Je me rappelle qu’on faisait du goal à goal. Pour gagner, je devais marquer un but alors que lui devait en inscrire dix. Quand on jouait au parc ou à l’Agora avec les autres, on savait très bien que lorsqu’il était dans notre équipe, nous allions gagner. C’est pour ça que j’ai toujours été dans son équipe." (rires)
Et puis un jour, Dirar a explosé. "Il y a eu une amélioration radicale dans son jeu lorsqu’il a eu 14 ans. Vers 16-17 ans, tout le monde voyait qu’il avait du talent. Il y avait beaucoup d’autres jeunes qui avaient presque le même niveau, mais on sentait que lui avait plus envie de réussir. À l’époque, il voulait toujours jouer contre plus fort que lui afin de continuer à progresser. Aujourd’hui, ça n’a pas changé. Il préférera toujours jouer contre des défenseurs comme Ramos. Ça le motive deux fois plus."
Dirar a alors pris sa carrière en main, il a gravi petit à petit les échelons pour rejoindre la D1. "Je savais qu’un jour, il arriverait à ce niveau. Il fait aussi partie de ces joueurs qui ont révolutionné le championnat belge. À l’époque, il fallait être grand, costaud et rentrer dedans. Lui, il basait son jeu sur les dribbles. Avec des gars comme Boussoufa, il a amené une autre touche à la D1 belge."
Un joueur qui a également su s’imposer parmi les stars de Monaco. "Il y avait des gars comme Falcao ou Rodriguez et malgré ça, il a joué ses 35 matches. Aujourd’hui, il est toujours là, prêt à relever de nouveaux défis."
Il est président d’un club de P4
Au FC Forest, on est ravi de compter sur le soutien d’un joueur comme Dirar.
Si Dirar évolue aujourd’hui parmi les stars du championnat français, il n’a pas oublié d’où il vient. Lui qui a grandi dans les quartiers de Bruxelles est resté proche de la capitale et de ses jeunes. Il y a deux ans, il s’est même engagé en devenant président d’honneur du FC Forest en 2013, là où évolue son ami Kardo Ceza.
Là où certains se seraient contentés d’apposer leur nom ou de se montrer brièvement, Dirar s’est impliqué, étant très présent pour suivre les rencontres de l’équipe première ou celles des jeunes. À l’époque, il nous avait livré ses impressions. "Lorsqu’on m’a proposé ce titre, je me suis dit que je pouvais apporter quelque chose dans un club qui travaille pour l’avenir des jeunes. Moi aussi j’ai commencé en P4. Moi aussi je viens de nulle part. Mais on est tous passé par là. Si je peux devenir un exemple pour les jeunes, c’est avec plaisir que je partage mon expérience."
Un exemple que beaucoup ont suivi. La présence de Dirar à Forest en a motivé plus d’un et certains d’entre eux ont désormais rejoint des clubs comme le White Star, Malines ou le Standard. "La présence de Dirar a permis de donner du rêve à nos jeunes, de leur faire passer un message, celui comme quoi on peut commencer en P4 et puis devenir un joueur professionnel", explique Pedro Marques, directeur sportif du FC Forest.
Et Dirar s’est impliqué. "Il est venu voir plusieurs matches, ce qui a également mobilisé nos jeunes. On l’a d’ailleurs ressenti dans la fréquentation des entraînements où les absences ont clairement diminué."
Un joueur qui sert de modèle pour la jeunesse bruxelloise. "Lorsqu’il est arrivé du Maroc, Nabil a commencé au bas de l’échelle avant de gravir les échelons. C’est un exemple que beaucoup peuvent suivre. Il est la preuve que peu importe où on débute, si on se donne les moyens, chaque jeune peut réussir."
Ce jeudi, Anderlecht reçoit Monaco, un match auquel aurait aimé participer Dirar. "Son absence est finalement une bonne chose pour Anderlecht car il leur aurait fait très mal, comme il le faisait à l’époque de Bruges."
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